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Pourquoi je vois des hallucinations alors que je perds la vue

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Illustration de Bretagne Angleterre

Dernièrement, j’ai vu des choses qui ne sont pas là.

Etrangement, cela ne m’inquiète pas, même si des hallucinations sont généralement un mauvais signe et laissent présager une aggravation.

Mes hallucinations sont un symptôme de ma vision altérée. Après toute une vie de dévotion pour le mot imprimé, je trouve maintenant la lecture difficile.

Pourquoi je vois des hallucinations alors que je perds la vue
Les petits caractères sont flous. Avec des caractères plus gros, j’ai tendance à perdre le bout des mots.

Ce qui se passe alors, c’est que mon cerveau tente de remplir l’espace manquant pour créer une image sensée.

C’est lié à un syndrome appelé syndrome de Charles Bonnet CBS, qui force les personnes qui ont perdu la vision à voir des choses qui ne sont pas vraiment là.

Je ne suis pas seul.

On estime que le syndrome de Charles Bonnet affecte plus de 30% des 25 millions de personnes aux États-Unis qui vivent avec une perte de vision.

Apparemment, plus de la moitié ne mentionne leurs hallucinations à personne.

Les symptômes peuvent aller de quelques secondes à quelques minutes à quelques heures.

Chevaux et escaliers

Mes symptômes ont commencé un jour où je lisais dans mon salon.

A travers les fenêtres à droite, j’ai remarqué plusieurs cavaliers, tous coiffés de cheveux noirs, vêtus de robes colorées, et chevauchant le cuir dans le jardin.

Il m’a fallu quelques instants pour décoder cette vision, encouragée par ma connaissance qu’il s’agissait d’une fenêtre au troisième étage et qu’aucun cheval ne serait au galop dans les airs.

La vue réelle par la fenêtre est une vue bucolique de la cime des arbres se balançant dans la brise.

Quelques jours plus tard, j’ai eu une autre vision.

J’étais dans le même fauteuil et du coin de l’œil gauche, j’ai vu un escalier circulaire spectaculaire menant à une bibliothèque privée à l’étage inférieur.

Je me suis demandé brièvement si je serais capable de gérer les escaliers raides tout en portant une poignée de livres. Puis je me suis rappelé que je n’avais pas de bibliothèque en bas.

Ce que j’ai, c’est une marche portable, noire avec des rayures jaunes, que j’utilise pour monter dans une voiture de grande taille. Mon cerveau avait traduit les rayures jaunes en une balustrade dans une cage d’escalier.

Un autre jour, je remarquai un promeneur à moitié dans l’ombre et me demandai brièvement pourquoi ses jambes et ses roues avaient été remplacées par quatre bouteilles de sirop de Mme Butterworth.

De plus, mon châle sur une chaise de salle à manger semble être une licorne.

Ce que les visions apportent

Aussi intéressants que soient ces petites visions, il me reste encore des jours de rage et de tristesse devant le fait que la vision réduite me rend la vie plus dure et qu’elle va s’aggraver plutôt que de s’améliorer.

Je trépigne et je pleure à quel point tout cela est injuste.

On me dit que c’est un comportement normal. Je trouve cela très réconfortant.

Tantraques mis à part, j’ai essayé de me concentrer sur des choses positives.

J’ai rencontré un certain nombre de personnes malvoyantes, intelligentes, inspirantes et vraiment amusantes.

Il y a un nouvel équipement qui m’aide à compenser ce que la nature est en train de réduire.

Et étonnamment, pour quelqu’un d’aussi chargé de mots, les visions sont colorées et pleines de mouvement – d’art, si vous voulez.

Il existe des groupes de soutien pour les personnes qui ont du mal à faire face au syndrome de Charles Bonnet.

Jusqu’à présent, ce n’est pas un problème pour moi.

Que réserve l’avenir?

Selon le site Internet de l’Institut royal britannique des aveugles au Royaume-Uni, les hallucinations liées au syndrome de Charles Bonnet cessent parfois après 12 à 18 mois.

Cependant, ils peuvent durer cinq ans ou plus.

Je ne sais pas combien de temps ce sera pour moi.

Actuellement, il n’y a pas de remède médical pour cette maladie.

Cependant, ce que je redoute le plus, ce n’est pas la perte de ma vision en soi, mais la perte de créativité, la fluidité du langage qui me définit.

Je chéris ce cadeau depuis mon enfance. Je ne sais pas d’où il vient ni comment l’invoquer, mais j’apprécie tout de même.

Si je ne vois pas très bien, je serai toujours moi, mais si je perds mes capacités créatives, qui serai-je?

C’est pourquoi je salue les petites hallucinations. Je choisis de les voir comme des précurseurs d’un avenir coloré et créatif.

Roberta Alexander est une journaliste de longue date de la région de la Baie et une collaboratrice régulière de Healthline News.

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